Un petit mois... En fait je n'aurais rien lu du tout si je n'avais pas été rattrapée par l'idée du déménagement et des cartons à faire. Car il y a un constat qui s'impose : j'ai beaucoup trop de livres dans mon appartement bordelais. Le problème, c'est que je rechigne à les ramener à Lyon sans les avoir lus. Du coup, j'ai lu ces quatre livres sur les dix derniers jours (et vais donc pouvoir les perdre dans ma bibliothèque lyonnaise sans regret).
de Fan Wu
chez Picquier poche
Je viens de le finir et je l'ai dévoré. La quatrième de couverture parlait d'une histoire homosexuelle entre deux jeunes chinoises à l'université de Canton, mais c'est finalement assez exagéré. En tout cas, ce résumé semblait impliquer une relation consciente, consentante, mutuelle. Il m'a semblé qu'il était surtout question de l'amour de l'héroïne pour sa meilleure amie, une fille charmante et manipulatrice, forte et fragile à la fois. Mais pas "d'exploration" de l'homosexualité ici. Si on sent bien que l'héroïne est amoureuse de son amie (sans vraiment se l'avouer, même dans une scène à la fin du livre où, dix ans plus tard, elle se rend dans un bar gay et est interrogée par une lesbienne sur sa relation avec son amie), cet amour n'est pas révélé, sauf peut-être au moment de leur séparation (moment très fort mais beaucoup de choses restent tues). Quoi qu'il en soit, ce petit malentendu n'empêche pas un très bon moment de lecture ; on reste accrochés. La fin, laissée en suspens, donne envie d'avoir une suite, mais c'est finalement sûrement mieux ainsi.
de Katarina Mazetti
chez Babel
Sympathique petite lecture... mais rien d'exceptionnel. La rencontre entre un golden boy et une mère célibataire de deux enfants qui galère, non pas à chaque fin de mois mais qui galère tout court. On apprécie le fait que, malgré un sujet bâteau, l'auteur s'écarte des clichés en préférant une histoire réaliste plutôt qu'un récit mièvre ou tout le monde s'aime et où tout va pour le mieux. Oui, l'une des principales raisons pour lesquelles l'héroïne s'installe chez son love-interest est l'argent. Evidemment, elle l'aime bien - mais ne semble pas l'aimer tout court, amour qu'elle réserve pour le père de ses enfants, qui serait sûrement l'homme parfait s'il avait toute sa tête - ou en tout cas s'il prenait ses cachets. Bref, je le prêterais volontiers mais ne conseillerais pas de l'acheter.
de Mian Mian
chez les éditions de l'Olivier
(Je n'aime vraiment pas leurs couvertures...)
Au début de ce livre, j'ai cru que j'allais l'adorer de bout en bout. C'était âpre mais vrai, on ressentait encore de la compassion pour l'héroïne. Mais au fur et à mesure que les pages se tournaient, l'histoire s'est embourbée. Alors, oui, le portrait que ça dresse de l'addiction est sûrement très réaliste et est en soit assez dissuasif. Pourtant, je me suis profondément ennuyée. Certains passages m'ont marquée, comme le chapitre relatant l'inquiétude ressentie face au sida : un ami tombe malade, ses symptômes semblent correspondre, la panique s'ensuit, agrémentée de fausses informations (si tu vas à l'hôpital, ils vont t'emprisoner, etc.). Mais beaucoup m'ont laissée finalement sans grande impression, même si on sent bien que l'auteur voulait choquer. Différence de culture ? Allez savoir. Je me suis même souvent endormie sur les pages... Mais je ne l'ai pas détesté non plus. Seulement, c'est difficile de s'accrocher quand on ne ressent aucune empathie pour l'héroïne.
de Frédéric Lenoir
chez Nil
Ma mère m'avait passé ce bouquin après qu'on a vu une émission de télé où Frédéric Lenoir était invité et m'avait laissé une bonne impression. J'ai mis le temps, mais j'ai fini par le lire. J'ai été convaincue ; bien que ça ne soit pas réellement mon style de livre, j'ai beaucoup apprécié ce petit manuel de vie. J'ai trouvé l'idée d'imaginer une histoire autour de ces principes très pertinente ; le récit rendait le tout beaucou plus digeste. On pouvait s'identifier aux jeunes à qui les sages (des penseurs/religieux issus des principales religions du monde réunis par un appel à l'aube d'une catastrophe) adressaient leur enseignement. L'idée d'une "âme du monde" m'a semblé très poétique ; l'idée d'une "seconde chance", où la religion/spiritualité souderait les hommes plutôt que les diviserait m'a séduite. Pour ce qui est du contenu, il peut sembler facile au premier abord, mais à la reflexion pas tant que ça, et mérite méditation.